samedi 19 janvier 2008

Gilles Duceppe regarde à gauche


"La thématique et la stratégie sont prêtes" dit Gilles Duceppe.

Tout indique que nous nous dirigeons vers une élection fédérale avant l'été. Gilles Duceppe a laissé entrevoir sa stratégie électorale "à l'occasion d'une journée de formation" pour députés et militants. Il semble que la souveraineté aura une place bien maigre dans son arsenal discursif au cours des prochains mois. Vous vous en convaincrez peut-être en visionnant l'entrevue qu'il a accordée à Patrice Roy le 18 décembre. (Voyez le Téléjournal du 18 décembre et avancez à la 28è minute.)

Plutôt que de chercher à mettre la main sur le vote nationaliste, qui s'est en partie déplacé vers le Parti Conservateur, Gilles Duceppe se postionnera comme chef d'un parti d'opposition de gauche. Avec la relative faiblesse des libéraux et des néo-démocrates au Québec, c'est le terrain le plus fertile à l'horizon. Tant que Jack Layton et Stéphane Dion ne se déferont pas de l'étiquette centralisatrice, le Bloc aura beau jeu de se présenter comme le seul grand parti de gauche respectueux des aspirations québécoises. Comme les québécois ont davantage à reprocher à Stephen Harper sur le plan de la politique environnementale, économique, culturelle que sur le plan des relations fédérales-provinciales, cette stratégie est la seule qui permette au Bloc d'espérer rester en mode offensif durant la campagne.

Évidemment, cette position ne demeurera pas aussi confortable très longtemps. Il suffirait d'un Michael Ignatieff à la tête des libéraux pour de nouveau remettre en question la pertinence du Bloc. Mais Gilles Duceppe ne s'est jamais opposé à des thèmes de campagnes à espérance de vie limitée - pensez aux deux dernières campagnes... Notez que Duceppe fixe la barre à 38 sièges pour demeurer à la tête du Bloc.

Dans une perspective où l'on pourrait voir plusieurs gouvernements minoritaires se succéder à Ottawa, ce repositionnement devrait, pour un temps, rendre le Bloc plus "vendable" comme allié parlementaire au Canada anglais. Pour l'instant, that's where the Bloc stands. Et il ne devrait pas bouger à moins d'une montée libérale ou néo-démocrate au Québec.
(source photo: viewimages.com)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment Gilles Duceppe pourrait-il être convaincant pour diriger son équipe, alors que tout le monde le sait, ou presque, de son retrait éventuel de la vie publique, et ce, depuis sa gaffe du flirt de 24h avec le PQ…

Anonyme a dit…

Bon point my arts. Mais je crois que Gilles Duceppe va essayer de faire campagne sur le personnage de Harper et va éviter de parler de soi. On verra si les autres candidats arriveront à marquer des points à cause de son aller-retour à Québec, mais il me semble évident qu'ils devront rappeler l'épisode aux électeurs pour qu'il ait un effet. Merci de prendre le temps de commenter!