mercredi 16 janvier 2008

Le splish-splash de Pauline Marois

Celle-là, Mme Marois, comme dirait votre prof d’anglais: «I don’t get it», d'écrireYves Boisvert
Il semble que Pauline Marois ait décidé que la paix linguistique peut être sacrifiée au nom de gains électoraux.

Statistique Canada doit publier les données sur la langue au travail issues du dernier recensement dès ce printemps, mais Mme Marois a choisi de cogner sur le clou de la langue sans les attendre, profitant de la vague créée par une étude douteuse (voir dossier) du Journal de Montréal. Il est évident que Marois espère ainsi s'identifier auprès des électeurs comme la chef qui prend la protection du français le plus à coeur. Mais il est malheureux que Mme Marois s'achète cette étiquette en empruntant la voie facile: celle de la division. Tout comme dans le cadre du débat sur la citoyenneté, la chef péquiste choisit d'attirer l'attention sur ses préoccupations en jetant un pavé dans la mare sans s'inquiéter du fait que le pavé se désintègre au contact de l'eau. Ce sont, il semble, les vagues qui l'intéressent.

Certes, Marois répond à un impératif stratégique, mais il eut été plus magnanime (ou responsable... ou honnête...) d'y répondre avec un projet de loi sérieux fondé sur des données crédibles. La qualité des femmes (et des hommes) politiques se mesure à leur capacité à remplir de manière concomitante des objectifs politiques - au sens noble du terme - et des objectifs stratégiques; ainsi qu'à leur refus de soumettre le bien commun aux intérêts partisans. Mme Marois a choisi la rhétorique divisive devant la paix linguistique, et cela sans avoir démontré que le débat linguistique mérite d'être ré-ouvert. En d'autres termes, Madame Marois divise pour régner sans avoir fait la démonstration que la division a des effets louables au-delà de son règne. Le PQ d'abord; le tissu social ensuite.

On ne devrait pas se surprendre du fait qu'Yves Boisvert, Vincent Marissal et André Pratte (tous trois de Cyberpresse) dénoncent Marois à l'unisson:

Des vagues, direz-vous?

Elle ne pouvait espérer mieux?

Toujours est-il que Madame Marois s'éloigne petit-à-petit de l'idéal de René Lévesque, qui aurait par ailleurs sans doute préféré une partie de poker avec M Charest à une partie de splish splash avec M Dumont. Alors que Lévesque se tiraillait avec son parti sur des questions de fond pour protéger ce qu'il percevait comme le bien commun des québécois, Mme Marois tiraille le bien commun pour protéger son parti sans considération pour le débat de fond.

(source photo: renartleveille.wordpress.com)

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